Me voilà, à vous, depuis maintenant plusieurs semaines, nous nous retrouvons régulièrement au donjon. Qu’il est bon d’avoir un endroit à soi, pour vivre nos moments.
Moments de plaisir, de tendresse, de douleur, de rires, de détente, de repos
Moments intenses qui font que de jours en jours, à vos cotés je progresse
Ce soir je dois vous y retrouver, mais pas directement, vous me donnez rendez-vous sur la place.
Il m’est agréable de penser, que nous allons traverser ces ruelles ensemble,
Deux êtres qui se rendent dans un lieu de plaisir, que personne ne soupçonne
La nuit est noire, pas une étoile, pas un rayon de lune, pour éclairer les maisons et les ruelles
Je vous rejoins, et de nouveau, vous me demandez de fermer les yeux
Cette fois-ci cela m’amuse, je n’ai pas peur, je le connais bien ce quartier avec ses ruelles, ses pierres, ses commerces, alors, avec un grand sourire, je ferme les yeux et me laisse conduire telle une aveugle qui s’en remet à son guide.
Au bruit qui m’entoure, je sais exactement où je me trouve, et bientôt nous allons être devant cette porte aux allures surannées, avec ses barreaux tressés aux petites fenêtres et son arrondi qui lui donne un air d’alcôve.
Vous ouvrez la porte, sans la déverrouiller, cela ne me surprend pas
Puis, vous frappez à la porte intermédiaire
Là, je suis prise d’effroi, je lache votre bras, ouvre les yeux et vous demande
-Nous ne sommes pas seuls ?
-Non – me répondez-vous
Je me mets à crier, qu’il est hors de question que je pénètre dans cette pièce
Et je sors du donjon précipitamment, vous ne faites pas un geste pour me retenir
Je retourne à ma voiture en courant, ce parcours me paraît long, je n’ai qu’une envie, me sentir en sécurité.
Paradoxalement, j’espère un appel de vous, qui va me rassurer, me dire de revenir, mais je n’ai que le silence comme écho.
Je tourne la clef de contact tremblante, déconcertée, apeurée, en colère.
Sur le chemin qui me ramène chez moi, je vous maudis, je vous hais.
Comment avez vous pu me mettre au pied du mur, comment n’avez vous pas compris ma peur ?
Vous m’avez laissé m’enfuir, sans un mot, ni un geste.
Les jours qui suivent, mes messages tombent inexorablement sur votre messagerie
Vous ne répondez plus, c’est l’ignorance totale.
J’ai beau vous demander pardon, vous dire que ma réaction a été idiote, que je me suis conduite en enfant gâtée, rien n’y fait.
Vous restez d’un silence assourdissant qui dépose sur mes épaules une chape de plomb qui m’empêche de respirer.
J'entends enfin votre voix chaude dans laquelle flotte une légère incertitude me demandant enfin :
- prête à être punie, pour te faire pardonner ?
Oui, j’y étais prête, me faire pardonner cette fuite était le plus important. Effacer cette faute, plus rien d’autre ne comptait.
Tout alors s’enchaîne très vite, vous venez me chercher, et me conduisez dans une maison, dont je ne sais rien et la peur m’empêche de vous questionner
Tout au long du trajet, nous plaisantons, discutons, je ris pour me donner du courage, nous arrivons enfin à destination
En pénétrant dans la pièce sombre, je sens mon cœur se pincer d'appréhension. Si j'ai fait l'expérience de la soumission, me prêtant avec complaisance à ces jeux où plaisir et douleur s'entremêlent inextricablement, où l'humiliation se confond avec la plus grande félicité, là c’est l’inconnu qui est devant moi, je ne sais rien, sauf peut-être que cela ne va pas me plaire
J’ai accepté la punition, et une punition n’est pas le plaisir
C'est donc pour moi une première!
Vous en avez pleinement conscience, déjà vous en jouissez intérieurement
Je me dois d'être à la hauteur de la situation pour vous mais aussi pour moi
Vous êtes cet après-midi, seul maître de la situation.
Vous m’avez installée nue au milieu de la pièce, les bras relevés au-dessus de ma tête attachés à une chaîne ralliant le plafond
Vous ne m’avez pas bandé les yeux pourtant vous me connaissez et vous savez que si je peux anticiper, ne serait-ce qu’une fraction
de seconde ce qu’il va se passer, je vais bloquer mon esprit et garder le contrôle.
Mais aujour'hui, je n'en ferai rien
Et justement, vous me voulez prise au piége, voyant tout, ressentant tout
Deux hommes arrivent sur le pas de la porte et nous observent avec un intérêt certain. D'un geste vous leur faites signe de s'approcher davantage marquant par là sans aucune équivoque ma totale disponibilité. Déjà une main fouille ma chatte. Je sens des doigts fureter sur mon clitoris avant de s'engouffrer entre mes lèvres, impossible pour moi de me laisser aller, ce qui se passe me fait horreur. Je me sens humiliée, rabaissée, je ne suis qu’un objet livré à des mains inconnues
Ces mains avides qui se tendent vers moi pour m'effleurer, me toucher. Un des hommes me contourne et se positionne derrière moi et je ne peux réfréner un léger mouvement de recul quand je sens ses mains écarter mes fesses et ses doigts se poser sur mon anus et en forcer sans plus de préambule brutalement l'entrée. J’ai envie de hurler sous l'intrusion mais m'astreins à ne pas bouger le laissant faire pénétrer d'abord un puis deux doigts en moi en un mouvement circulaire qui m'écartèle et me laboure les reins. Les doigts de l'autre homme sont maintenant profondément enfoncés en moi et je le sens les faire aller et venir dans mon sexe. D'autres mains continuent de me palper. Toujours plus nombreuses. Le ventre, les seins, le sexe. Rien n'échappe à leur exploration. Combien, je ne saurai le dire. Je ne suis de toute façon pas en état de compter. Cela n'a en fait aucune importance. Ce qui compte, c'est ce que je dois subir cette extrême humiliation, et être ainsi utilisée, me donne envie de vomir, j’ai la tête qui tourne.
Je vous regarde désespérément. Ce que je ressens est trop fort. Trop violent. Je n'en peux plus. Réaction instinctive de refus que je ne peux réprimer malgré tous mes efforts. Envie soudaine de pleurer. Mon cœur bat à tout rompre. Je vous prie de leur demander d'arrêter. Qu'ils vont trop loin ! Vous seul avez ce pouvoir. Vous seul peut décider de stopper. Je sais que si vous le souhaitez, si vous le demandez, l'exigez, dans l'état où je suis, incapable de la moindre pensée cohérente et encore moins de vouloir ou décider quoi que ce soit, je continuerais à subir, je continuerais à endurer la répugnance de ces mains voraces sur moi
Immédiatement, vous leur demandez d’arrêter et me détachez.
Je me laisse tomber à terre, et d’abondantes larmes coulent sur mes joues. Je hoquète, je suffoque, je n’en peux plus.
Tout doucement, vous me calmez, avec votre voix chaude et sensuelle, vous me prenez dans vos bras, vous m’embrassez et me dites :
- C’est fini, je suis fièr de toi, tu sais maintenant ce que sera ta punition
J’avais enduré, tenu bon, et je n’avais surtout pas envie que cela se reproduise
Mais dans mon fort intérieur, je savais que cela se reproduirait, car l’obéissance totale est comme un grand escalier à monter, et je n’en avais gravi que les premières marches
Que réservent les autres marches à la petite souris ?
Vous voulez le savoir n’est ce pas ?
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