Je croyais en la terre celle dite promise.

Mon avenir se déroulant sous mes pas assurés 

Je croyais en  ma terre mon pays merveilleux.

L’eau coulait en cascade, claire comme mes yeux

Au crayon éternel trempé au bleu des cieux

J’écrivais des mots, pour en faire des camaieux.

Je chassais les ombres, elles revenaient toujours

Penser à ma force, fragile en sa misère

Mes espoirs  à la main, je faisais demi-tour

La réalité dans l’esprit, dans les mots la colère.

Des  promesses perdues au rythme  des "encore"

Mon esprit est à genoux, d’amertume repu

Je me voulais ingénue faisant rire la pluie

Mais aujourd’hui, mes heures couleur grise

Attendent au tombeau que le temps les oublie

Aux yeux de certains, je suis une midinette qui s’emballe, qui prend ses désirs pour des réalités

C’est peut-être vrai, mais j’émets des doutes, quand je monte dans ma voiture même si je rêve d‘une Ferrari, quand je tourne la clé de contact je sais que ce n’est pas une Ferrari

Il est en de même pour mes relations humaines, bien qu’au fil des ans, je les qualifierai d’inhumaines

Nous ne changeons pas, nous évoluons, la base reste la même de part notre inné.

Mais notre acquis, nous fait prendre des chemins différents.

Jusqu’à présent ma naïveté et ma confiance n’avaient jamais été entamées.

Mais un jour, il faut grandir, enlever les lunettes roses et voir le monde dans ses propres couleurs.

J’ai passé les cinquante premières années à croire et à pardonner

Maintenant ma confiance, je l’ai jetée au fond du puits, sans nacelle pour la récupérer.

Ma naïveté  a fait place à la lucidité, et je tombe de très haut

J’ai toujours été une solitaire, mais je me laissais envahir

J’ai toujours protégé pour ne pas blesser

J’ai souvent laissé le dernier mot à l’autre pour ne pas gaspiller mon énergie

Mais tout cela est bel et bien fini

Solitaire je suis, seule je resterai

Avec pour Maîtres Mots : MEFIANCE, EGOISME, PRUDENCE